Les Tourments de deux déshéritées
Arnaud Desplechin qualifie tous ses films de romanesques. Trop ! Mais c’est ce « trop » qu’il a désiré. Avec Roubaix, une lumière, il a voulu un film qui colle au réel, qui reprenne un matériel brut et qui – par l’art de l’acteur – puisse s’enflammer. Il a souhaité retravailler des images vues à la télévision il y a dix ans dans le documentaire Roubaix, commissariat central de Mosco Boucault, dont les images n’ont cessé de le hanter. La fiction miroir possible du réel.
À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées. Elles sont toxicomanes, alcooliques, amantes…
Avec Roubaix, une lumière Arnaud Desplechin brosse le portrait d’un homme solitaire et décrit, dans une ambiance parfois glaçante de réalisme, les dérives d’âmes blessées dépassées par leur douleur et leur destin. Retranscrivant et agençant ce fait divers, il songeait chaque jour à Crime et Châtiment. Les tourments de Raskolnikov, ce sont les mêmes que ceux de ces déshéritées.
fr Films depuis 2009 année 2019 Roubaix une lumière ?