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Film (1955, 1h30) Avec Philippe Noiret, Silvia Monfort et les habitants de la Pointe Courte
Montage : Alain Resnais
Distributeur : Ciné-Tamaris
Synopsis : Un couple sur le point de se séparer, se questionne dans les lieux que la femme découvre, là où l’homme a été élevé, un petit village de pêcheurs près de Sète, La Pointe Courte. Des pêcheurs de coquillages s’organisent pour défendre leurs droits, les familles ont des tracas et des histoires de voisinage. Le couple est en crise : ils dialoguent. Ceux de La Pointe Courte se réunissent pour les Joutes. C’est une double chronique - un couple et un groupe, dans la lumière éblouissante de l‘été.
Marquée, par bonheur, à son adolescence par Sète, ses odeurs, ses couleurs, Agnès, à 24 ans, « s’en remet » à elle pour son premier film, La Pointe courte.
Jeune photographe sans expérience cinématographique, mais audacieuse, pour mener à bien son projet qu’elle qualifie d’ « essai de film à lire », plutôt que de perdre son temps à essayer de convaincre un producteur, elle réunit quelques amis, acteurs et techniciens et tourne son film en coopérative et entièrement en décors naturels.
Dans le cinéma français des années 50, c’est une petite révolution ! et le film, profitant pleinement de sa liberté quasi sans entraves, s’épanouit dans un ton nouveau, mêlant des textes très littéraires aux répliques des habitants du quartier jouant leurs propres rôles.
C’est, schématiquement et depuis lors, une caractéristique d’Agnès Varda de dire, avec une apparente simplicité, les choses difficiles, secrètes du cœur, filmant ses égratignures, avec amour.
L’homme qui revient au bord de l’étang de Thau, c’est Philippe Noiret, alors tout jeune acteur du TNP de Jean Vilar.
Pendant les années charnières de son adolescence à Sète, Agnès avait fait la
connaissance d’Andrée. Andrée Schlegel, devenue peintre et épouse de Jean Vilar. Stéphane Vilar, un de leurs fils, signera plus tard une partie de la B.O. des Plages d’Agnès.
A Sète, aussi, Henri Colpi a vécu son adolescence et c’est à lui, avec Alain Resnais, qu’Agnès confie le montage de La Pointe courte.
Quant à Sylvia Monfort, également actrice chez Jean Vilar, Agnès Varda dit l’avoir choisie pour sa ressemblance avec les femmes peintes par Piero della Francesca, maître du Quattrocento.
Agnès Varda filme dans un noir et blanc fulgurant, la fulgurance des corps et des visages figés dans le soleil éclatant du midi.
Du blanc, employé comme couleur clé, Agnès Varda dira : « Tout ce qui est lié à l’amour se concrétise dans la blancheur, blancheur du sable, des draps, des murs ou du papier »
Par La Pointe courte, premier film d’une photographe fervente admiratrice de peinture, entrons dans le monde d’Agnès Varda.
fr Films depuis 2009 année 2018 La Pointe courte ?