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Au cœur d’une centrale nucléaire

jeudi 3 octobre 2013 par Danièle

Ce film a obtenu le Grand Prix au Festival de Cabourg et a été 8 fois nommé au Festival de Cannes 2013 dans la section "Un certain regard".
C’est le deuxième film de cette jeune réalisatrice, après "Belle Épine" présenté en avant-première à Montargis en 2010, en sa présence.
Cette jeune femme brillante a fait ses études à l’ENS Fontenay-Saint-Cloud, obtenu une agrégation de lettres et intégré la Fémis en 2013 dans la catégorie scénario. Elle est ainsi scénariste, réalisatrice, traductrice, parolière et chanteuse.

Son film, "Grand Central" dépeint avec grand talent le monde intérieur des centrales nucléaires. La réalisatrice nous introduit au cœur d’une centrale, un lieu interdit, à la fois source de vie et menace, un monde de radiations que l’on voudrait ignorer, ou fuir.
Le héros est Gary, ouvrier sans emploi, qui accepte de s’exposer à "la dose", le danger radioactif. Quand la mort menace, l’homme a besoin de se sentir vivant, besoin d’aimer, besoin de relation charnelle. Gary, là encore, est prêt à prendre tous les risques pour la belle Karole, la femme de son chef. A travers l’amour de ce couple, Rebecca Zlotowski réussit une peinture sociale d’un monde que l’on préfère oublier, dans le secret des centrales.
Pour ce film, R. Zlotowski retrouve Léa Seydoux, interprète principale de "Belle Épine" qui apporte beaucoup de chair et de densité au rôle de Karole. Tahar Rahim est Gary, ce jeune homme tourmenté, au regard sombre, perdu et déterminé.
Olivier Gourmet, fidèle des frères Dardenne, est un clin d’œil au film social de cette génération. Mais d’autres références viennent à l’esprit, telles que Renoir pour l’amour aux champs ou Duvivier pour le portrait de cette équipe de travailleurs.