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La Femme qui s’est enfuie

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La Femme qui s’est enfuie ( La Femme qui s’est enfuie)

mercredi 9 juin 2021 par Cramés
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Week-End cinéma coréen 19 et 20 juin 2021
Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale.

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Présenté et animé par Vincent Malausa, journaliste spécialiste
du cinéma coréen

Samedi 19 juin 2021 à 16h30

Film de Hong Sang-soo (vo, octobre 2020, 1h17) avec Kim Min-Hee, , Young-hwa Seo, et Saebyuk Kim

Synopsis : Pendant que son mari est en voyage d’affaires, Gamhee rend visite à trois de ses anciennes amies. A trois reprises, un homme surgit de manière inattendue et interrompt le fil tranquille de leurs conversations…

Article de Françoise Fouillé     Article de Georges Joniaux
dossier de presse    Bande annonce
BO France : 20000



Les relations Hommes/Femmes , Femmes intranquilles. ( La Femme qui s’est enfuie)

samedi 29 mai 2021 par Françoise

Ce film sorti en 2020 a obtenu l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale. L’actrice principale, Kim Min-hee est l’égérie et la compagne du réalisateur, difficilement reconnaissable dans le film suite à une coupe de cheveux au carré.
Film en couleur, durée 1h et 17 minutes. A noter que dans ce film, le soju alcool fort et abondant dans les précédents films est ici remplacé par le makgeolli, alcool de riz beaucoup plus léger et donc sans ivresse ..
Histoire.
L’héroïne, Gam-hee ( interprétée par Kim Min-hee ) nous explique à plusieurs reprises qu’elle est mariée depuis 5 ans à un homme dont elle est amoureuse et avec qui elle n’a jamais été séparée. Mais il est parti en voyage d’affaires et elle en profite pour rendre visite à trois amies dans la banlieue de Séoul.
La nature et les animaux sont passablement présents dans le film. La nature sous forme de paysages, on voit à plusieurs reprises se découper au loin le profil montagneux et gracieux du mont Inwang, admiré par les amies.
Il y a la visite d’un joli jardin et d’un potager aux contours géométriques ainsi que d’un poulailler.
Les animaux évoqués, sont d’abord les bovins, à l’occasion d’un barbecue où l’on déguste une bonne viande tout en s’interrogeant sur le bien fondé d’être végétarien et sur la beauté du regard des veaux ( les enfants du boeuf qu’elles sont entrain de déguster ).
Il y a aussi des plans de poules picorant et une discussion sur le rôle agressif du coq mâle qui picore et dénude la tête des poules.
Enfin, scène comique une altercation entre un voisin dont la femme a peur des chats et l’amie qui nourrit des chats de gouttière.
Qu’y a-t-il de plus important : nourrir des chats ou protéger des êtres humains ??
Le syndic tranchera cette question existentielle .
Le rythme du film est lent et les conversations banales : la décoration du bel appartement son prix négocié, les vêtements et surtout les hommes et la conduite à tenir envers eux. Car le film fait se croiser Gam-hee et ses trois amies qui sont interrompues par trois hommes de façon plutôt agressive, troublant ainsi la simplicité et la sérénité des échanges entre ces femmes. Aux relations joyeuses et apaisées des femmes peuvent s’opposer l’intrusion mal venue des hommes.
Et chacune des protagoniste affiche une relation ambigüe à l’amour.
Gam-hee qui répète trois fois qu’elle n’a jamais été séparée de son mari mais se demande ce que signifie aimer. Sa première amie Young-soon qui est divorcée et cherche un amour parfait et la dernière amie, Woo-jin qui découvre avec amertume, que l’homme qu’elle a choisi est devenu un beau parleur suffisant.
Que cherchent ces femmes semble nous dire Hong Sang-soo dans un sous texte délicat et caché derrière une apparente banalité .
Un bel appartement, des chats, la sécurité, un amoureux fou ???
La question reste posée.



Le mari est en voyage ( La Femme qui s’est enfuie)

samedi 12 juin 2021 par Georges.J

Une femme qui s’est enfuie de Hong Sang-soo : Voici un film curieux et déconcertant, c’est à la fois un regard sur des mâles (de diverses espèces) par les yeux de femmes et l’histoire singulière d’une femme qui va à la rencontre d’amies qu’elle n’a pas vu depuis longtemps. Durant 5 ans elle a vécu avec son époux dont elle assure qu’il n ‘a jamais voulu passer un jour sans elle, car dit-il « c’est ça l’amour » (confinement quand tu nous tiens ! ) . Maintenant, il est en voyage, elle en profite pour revoir du monde. Ce film nous montre des femmes, et nous montre aussi comment, avec des conventions exquises, on peut se parler pour ne pas se parler, tout en se parlant tout de même par d’autres moyens. Par exemple, il y a une conversation savoureuse sur le plaisir de manger de la viande et l’amour des veaux et vaches, et au milieu de ça, l’art d’amener incidemment une jeune femme qui sait merveilleusement préparer la viande. Cette même jeune femme en ouvrant la porte à un nouveau voisin dérangé par des chats du quartier aura avec lui un échange qui en fait toute autre chose… Que dissimulent les banalités ? Demeure le titre du film qui est cette femme qui s’est enfuie ?